Fibromyalgie, maux de tête et troubles dentaires

Vous avez « mal partout », vous êtes fatigué, votre sommeil est perturbé, vous avez probablement une fibromyalgie. Surveillez vos dents, insiste le Dr Sandy COHEN - chirurgien dentiste à Paris 16.


Explications.


La fibromyalgie atteint un nombre très important de personnes (environ 1,3 million en France), soit plus de 2 % de la population, avec une très grande prédominance féminine, sans compter les nombreux cas non diagnostiqués.
Le patient a un seuil de tolérance à la douleur anormalement bas avec augmentation de perception de la douleur.
La douleur musculaire, diffuse et persistante est le symptôme majeur et constant de la fibromyalgie. Elle prédomine sur certains endroits du corps, le plus souvent dans la région cervicale et dorsale haute, sans toutefois exclure les autres parties du corps de la tête aux pieds.  
Elle est souvent associée à une fatigue rebelle dès le matin, à un sommeil non réparateur et altère la qualité de vie.

D’autres troubles peuvent être ressentis, mais dans une fréquence moindre comme des maux de ventre par colopathie fonctionnelle, des maux de tête d’origine cervicale, des tensions ou des vraies migraines, parfois intriquées, ainsi que des douleurs des articulations des mâchoires.
On remarque également des troubles de la mémoire et un manque de concentration. Une sensation de raideur matinale, ainsi que des crampes musculaires nocturnes peuvent être ressentis.
Chez certains patients, on détectera aussi un « syndrome sec » avec sécheresse de la bouche, une baisse de la libido.
Enfin, des sensations de brûlure, d’engourdissement, de fourmillements, de décharges électriques ou de picotements.

Les douleurs des mâchoires fréquentes et parfois précoces, sont associées à des contractures des muscles masticateurs et parfois à un bruit articulaire (claquement ou craquement) lors des mouvements de la bouche. Elles sont souvent accompagnées de serrement (le plus souvent diurne) ou de grincement (le plus souvent nocturne) des dents appelé bruxisme qui ne feront qu’aggraver les troubles du sommeil.
Ce dysfonctionnement temporo-mandibulaire peut alors provoquer des troubles de la posture qui vont se traduire par des douleurs cervicales, des maux de tête puis en cas de « terrain prédisposant » par des douleurs diffuses et « baladeuses ».

 

 

 

L’IMPORTANCE DU STRESS EXCESSIF


Les personnes atteintes par ce syndrome « invisible » sont anxieuses, émotives voire trop sensibles mais n’étaient pas initialement déprimées. Cependant, on trouve souvent, à l’interrogatoire, un antécédents dépressif même lointain, parfois une négligence affective ou de la maltraitance dans l’enfance.
A l’occasion d’un petit incident traumatique ou psychologique, il peut y avoir une                       «  réactivation » des traumatismes stressants anciens qui resurgissent du passé.
Il n’y a pas de profil psychologique particulier, mais avant la survenue des douleurs, il s’agissait souvent de personnes actives, dévouées, combatives, même perfectionnistes mais avec une fragilité émotionnelle, un manque de confiance en soi et/ou un besoin de reconnaissance.

Il faut cependant noter que les douleurs chroniques, l’insomnie et la fatigue peuvent provoquer des troubles dépressifs. Cette dépression réactionnelle va aggraver la sensation douloureuse et les contractures musculaires. Dans la fibromyalgie, la composante dépressive est donc une conséquence et non la cause.

L’examen clinique est rassurant en dehors de la présence à la palpation de points douloureux disséminés dans des zones anatomiques spécifiques dans les muscles et les tendons.

La mâchoire « déséquilibrée » par une malocclusion dentaire peut entretenir ou aggraver les douleurs musculaires diffuses et souvent cervico-crâniennes de la fibromyalgie. Cette mauvaise occlusion peut être provoquée par des extractions dentaires non compensées, des prothèses inadaptées, un traitement d’orthodontie brutal ou par un bruxisme.

Les examens biologiques et les radiographies ne révèlent rien. Ils ne servent qu’à éliminer les autres maladies responsables de douleurs chroniques. La fibromyalgie reste un diagnostic d’élimination.

 

 

 

LA PRISE EN CHARGE PRECOCE ET MULTIDISCIPLINAIRE


Il faut « écouter, croire, nommer, expliquer et rassurer » le patient.
L’affirmation du diagnostic « fibromyalgie », s’il est bien expliqué et dédramatisé, est bénéfique.
Une prise en charge associe d’une part, des traitements médicamenteux (antalgiques, antidépresseurs pour leur action propre sur la douleur chronique, somnifères aux effets sédatifs brefs, vitamine D, magnésium…), d’autre part des injections locales superficielles au niveau des points douloureux notamment au niveau des articulations des mâchoires, et enfin par d’autres méthodes non médicamenteuses : rééducation, soutien psychologique, relaxation, traitement d’une mauvaise occlusion dentaire….

 

 

 

LES TRAITEMENTS D’UNE DYSFONCTION DES ARTICULATIONS DES MACHOIRES


Les différents traitements d’une mauvaise occlusion dentaire peuvent améliorer les divers symptômes de la fibromyalgie.
D’abord, le port d’une gouttière occlusale réalisée sur mesure favorise la détente des muscles masticateurs. Une autre solution plus confortable consiste en la confection d’une mini gouttière (le NTI-tss) qui n‘englobe que les dents antérieures.
La modification du relief par un meulage ou une addition de résine peut rétablir un engrènement normal entre les dents.
La mise en place de bridges ou d’implants peut compenser des extractions dentaires ; extraction de dent de sagesse.
Pour certains, la suppression de « plombages » dentaires pour un éventuel risque d‘intoxication au mercure qui seront alors au mieux remplacés par des inlays.
On n’exclut pas la kinésithérapie maxillo-faciale.

Le chirurgien dentiste prendra aussi en charge un bruxisme et/ou une infection dentaire associée.
Le but étant de soulager le patient afin de faciliter sa réinsertion socio-professionnelle et la reprise de ses activités physiques. En effet, une activité physique douce et régulière tient une place privilégiée pour améliorer à long terme ce syndrome « invisible ».

 

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